Le canal de Dubaï est l’aboutissement d’un rêve du père de la Dubaï moderne, Son Altesse le Sheikh Rashid bin Saeed Al Maktoum, qui souhaitait approfondir la Crique de Dubaï en 1959 afin de faciliter la navigation maritime. Ce projet a impliqué la déviation de réseaux utilitaires et services clés, parallèlement à l’excavation de digues en terre dans la zone du canal liée au quartier Business Bay, ainsi qu’au dragage du lit du canal jusqu’à -4 à -6 mètres, afin de permettre la construction des sections restantes du mur de quai. Plus de 3,2 millions de mètres cubes de sol ont été dragués pour le canal, et 15.000 blocs de béton de 40 tonnes chacun ont été utilisés pour consolider les rives.
Le défi principal du projet a résidé dans la déviation des services souterrains pour permettre la mise en œuvre fluide des travaux d’excavation et de construction liés à ce canal de 3 km de long. Le canal traversant des zones résidentielles de haut standing ainsi que certaines des principales artères de la ville, nos équipes n’ont pas lésiné sur les efforts pour minimiser l’impact sur le trafic quotidien et le bien-être des résidents locaux. Fruit d’une nouvelle réflexion sur d’anciennes méthodes, le réseau d’égouts profonds a été réalisé via la technique NDRC (franchissement de route non destructif - forage directionnel – microtunnelage), installant des canalisations GRP bétonnées sur des distances de plus de 100 mètres, tout en limitant l’impact sur le trafic et le voisinage. Une stratégie remarquable, vu que cette méthode est généralement utilisée pour franchir une route, une autoroute ou une voie ferrée unique.
Le traitement des eaux hypersalines endiguées dans les lagons de la Business Bay a également été effectué moyennant la dilution des eaux existantes et leur déversement dans la mer via un pipeline de 3 km, puis la ré-inondation du canal à l'issue des travaux. Le parc naturel existant à l’extrémité de la crique n’a pas été altéré, préservant ainsi la zone d’implantation des flamants roses. La prise de mesures garantissant que cet habitat naturel ne souffre en aucune manière du futur trafic maritime était une priorité absolue pour l’équipe.