Ce projet de réhabilitation du réseau infrastructurel wallon, démarré en mai 2014, consistait en la réhabilitation (remplacement complet des équipements, renforcement des poutres, des piles et épaississement de la dalle de béton, et traitement des charpentes) et l’élargissement (création de bandes d’arrêt d’urgence et d’une bande d’accélération/décélération) d’un viaduc « triple » permettant le passage consécutif du Canal Albert, du site de Chertal et de la Meuse. Trois objectifs étaient poursuivis : améliorer la durabilité des ouvrages, fluidifier le trafic particulièrement dense à cet endroit, et optimiser la sécurité des usagers.
Le clavage a représenté une tâche ardue pour l’équipe. L’ancien ouvrage en amont et le nouvel ouvrage devaient être reliés par une dalle en béton de 1,5 m. Une opération délicate qui n’a pu être menée à bien qu’après ajustement des niveaux et pentes des deux tabliers. A cet effet, quelque 1.000 tonnes de lest ont été mises en place, afin de pouvoir jouer avec l’élasticité de la structure existante et induire les rectifications requises. Au passage des convois les plus lourds, l’amplitude des déformées verticales atteint environ 25 cm ! Les autres défis consistaient en la coordination et la logistique de la dalle, ainsi que l’accessibilité et la navigation, compte tenu des impératifs de maintien de la circulation automobile et fluviale. Ainsi, les travaux ont été découpés en six phases successives afin de pouvoir maintenir trois bandes de circulation dans les deux sens pendant la majorité du chantier.
Les équipes ont dû redoubler de créativité lorsqu’il a fallu procéder à la consolidation imprévue des travées d’approche. Vingt caissons métalliques d’environ 12 tonnes ont « encapsulé » les poutres en béton de la structure existante, permettant à l’équipe – après mise en charge préalable – de les soulager et même de récupérer 100 % de leur capacité. Une solution innovante pour réaliser les consolidations requises en un minimum de temps.